[Chasse au Trésor] Paradis secret

Je m'appelle Brot et je suis forgeron. Depuis toujours, je vis au sein d'un petit village fermier situé à la périphérie d'un désert. Je me suis toujours demandé pourquoi les anciens y avaient établi leur campement. Je n'avais jamais osé quitter le village de peur de me perdre dans le désert et d'y mourir déshydraté. Et je n'étais pas le seul.

Mais ces derniers temps, la tension montait. Le bruit courait d'une maisonnée à l'autre que je détenais un trésor d'une valeur incommensurable. J'en étais persuadé, ils complotaient contre moi ! Chaque regard, chaque messe basse, et tout de suite mon sang ne faisait qu'un tour. Je me sentais épié, jour et nuit. J'avais l'impression que le ciel m'était tombé sur la tête !

C'en était trop. Je devais partir, fuir au loin et cacher mes biens de ces rapaces avant que le pire n'arrive !

Un petit matin, je m'étais levé sans un bruit, le village dormait encore. Le soleil éclairait les dunes de sable, les rendant aussi brillantes que du verre. C'était une journée idéale et magnifique qui commençait.



Je pris la route du Nord. Cette dernière s'arrêtait rapidement, puisqu'aucun d'entre nous n'avait osé allé plus loin dans le désert. La peur dans l'âme, je pris mon courage à deux mains pour suivre cette direction aussi loin qu'il m'était possible de marcher.

Le trajet dura plusieurs heures. Mon sac pesait lourd sur mes épaules. Les lanières commençaient à ronger ma chair et la sueur qui coulait de ma nuque n'arrangeait rien. Je scrutais l'horizon du regard afin d'y trouver un paysage plus accueillant. Ma gourde suffit à me faire tenir jusqu'à la côte.

Je pris le temps de me reposer quelques heures et de me restaurer, le voyage ayant été très difficile. Je n'avais pas l'intention de traverser la mer en plein jour, de peur de croiser des pirates. De nombreuses histoires relataient les exploits de ces derniers et agrémentaient les soirées autour du feu, ne manquant pas d'effrayer les plus jeunes.

J'avais amené de quoi fabriquer une embarcation de fortune et j'attendis le coucher du soleil pour prendre la mer.



Je mis quelques minutes à m'élancer à l'assaut de l'océan. C'était tout de même la première fois que je prenais la mer. Heureusement, elle était calme. Pour l'instant.

Un vieil adage disait "le calme avant la tempête". Il était vrai. Une fois la nuit tombée, le vent se leva et fit tanguer violemment mon embarcation. Je m'accrochais de toute mes forces, allongé sur mon sac, cramponnant le bois du radeau, tellement que j'avais l'impression de m'arracher les ongles.

Je sentais que je dérivais lentement vers l'est. J'apercevais au loin des récifs qui n'auguraient rien de bon. Le vent fouettait tellement mon visage que je devais le garder face contre terre. J'avais l'impression que le souffle du vent voulait m'extraire les yeux du crâne.

Que le vent tomba, je fus enfin en mesure de voir où mon embarcation allait. D'immenses rochers menaçants filaient hors de l'eau. Je sentais que je m'en rapprochais dangereusement.



Je sortis une pelle de mon sac et j'entama une manoeuvre pour éviter les récifs. Le courant m'aidant, je contournais lentement les montagnes. J'observais le rivage pour voir où je pouvais accoster sans risquer de briser mon modeste navire.

La lune éclairait la mer qui ondulait lentement. La tempête était définitivement terminée. Je commençais à distinguer une plage sur laquelle j'allais pouvoir mettre le pied à terre, non sans un certain soulagement. Je ne sentais plus mes doigts tellement j'étais crispé.



De mon bateau, je contemplais un paysage étonnant. Je n'avais jamais vu de reliefs aussi imposants. Des montages se dressaient sur plusieurs mètres de haut. Même les bâtiments les plus hauts que j'avais pu voir dans ma vie ne pouvaient rivaliser en taille face à ces géants de pierre.

Cependant, une fois près du bord, je vis que de nombreuses créatures hostiles arpentaient les environs. Je n'avais rien pour me défendre et encore moins pour me battre. D'où je me trouvais, je pouvais voir un cour d'eau qui partait à l'intérieur des terres. Je décida alors de rester sur mon radeau et de le guider dans cette direction, afin de laisser l'eau me guider sereinement dans un endroit plus sûr.

Au petit matin, le soleil chassa les monstres de la nuit, les obligeant à se réfugier dans des grottes ou à mourir carbonisés. Le champ était libre. Le paysage qui s'offrait à moi était splendide.

Arrivé au bout du cour d'eau, je fus obligé de laisser mon embarcation, ce qui me permit de mettre enfin le pied à terre. Je laissa échapper un long soupir de soulagement. J'étais enfin sur la terre ferme et sain et sauf. Je comprenais maintenant pourquoi il fallait mieux rester chez soi, au sec et en sécurité !

Je repris mon sac et continua ma route à pieds. Face à moi se dressait un chemin tout tracé au coeur des montagnes. C'était comme si elles s'étaient ouvertes pour y laisser un passage suffisamment grand pour être emprunté. Au bout de ce dernier, j'eus l'impression d'être tombé dans un cul de sac. J'étais cerné. Les montagnes dressaient des murs infranchissables tout autour de moi.

Soudain, balayant le paysage du regard, j'aperçu un trou dans la montagne. Ma curiosité m'amena jusqu'au bord de ce dernier. J'eus alors le souffle coupé par ce que je pouvais voir.

La montagne était creuse ! Au centre de cette dernière se trouvait une oasis éclairée par le soleil qui pointait son nez à travers une brèche dans le plafond. C'était magnifique. Aucun mot ne sortait de ma bouche grande ouverte, tellement j'étais ébahi de pouvoir contempler un pareil spectacle. C'était un véritable petit paradis secret, enclavé dans la montagne.



Je resta plusieurs minutes à observer les lieux. Je ne pouvais détacher mon regard des flancs dorés par la douce lumière du soleil levant. J'avais trouvé mon sanctuaire. C'était comme si le choix s'imposait à moi.

Cela devait être ici et nul par ailleurs. L'endroit idéal pour cacher mes trésors. Personne ne pourrait trouver cet endroit secret. Je vais faire mon trou et me terrer ici...

...

J'ai enfin fini ma cachette. J'espère que personne ne la trouvera. Et quand bien même, j'ai caché mes affaires sous mon lit... Maintenant, je dois disparaître...

Spoiler:

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coumn a écrit:Bourrichon et moi l'avons aussi trouvé!
Merci Ghomerr! Très belle chasse! Bien réalisée, mais un peu facile

Le coffre y est toujours et bien remplis!

Ghomerr a écrit:
Edit: fallait juste enlever le lit, hein (à moins que vous le remettiez pour les autres?)